Le curé de la Vinzelle fut démobilisé le 27 février 1919. De retour dans sa paroisse il trouva celle-ci :
« ravagée par une épidémie connue sous le nom de grippe espagnole. Cette épidémie fut apportée de Rodez par les fils de l'instituteur, Lacaze. Ils étaient à l'école normale lorsque le fléau envahit l'établissement et frappa une grande partie des élèves. Par ordre du Préfet, les élèves furent licenciés et renvoyés chez leurs parents, moyen très propice pour propager une épidémie dans un pays entier.
La première victime fut Sylvain Casses atteint le 29 novembre et décédé le 30, son père Pierre Jean Casses forgeron fut pris par cette maladie trois jours après, le surlendemain de sa maladie il expirait.
Entre temps, la famille Bex du Mazenc composée de cinq enfants florissants de santé était prise à son tour. Le 7 décembre l'aîné âgé de 24 ans expirait. Le lendemain sa sœur le suivait dans le tombeau. L'instituteur lui-même mourait le lendemain 9 décembre tandis que le 10 le troisième fils du Mazenc, l'aîné des Garçon rejoignait ses deux sœurs au tombeau.
L'épidémie frappa encore Marie Gaudy, Marie Laquerbe épouse de Marcou de Carnéjac, Marie Delagne ainsi que son plus jeune frère et un petit enfant de trois ans fils de Marcou de Carnéjac.
Toutes les familles éprouvèrent le passage de la peste appelée d'un nom nouveau. Le malade mourait d'une congestion pulmonaire et aussitôt la mort, le cadavre noircissait.
On cite les familles entières alitées. Pas un seul membre ne restait pour soigner pour les autres. Telles les familles Delagne, Tardieu. Cette famille se composait de 10 membres tous étaient couchés personne pour les soigner.
Il y eu de grands actes de dévouement. On peut nommer Dalmon qui se dépensa beaucoup soit pour soigner, garder les malades, soit pour les enterrements et Henri Ouillade conseiller municipal.
La démoralisation était complète. Tous les hommes eux-mêmes s'attendaient à mourir ».
(Livre de Paroisse de La Vinzelle 1870-1934. Association des Amis de La Vinzelle )